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2012

Exil fiscal et entreprises familiales

18 décembre 2012

Après les hauts financiers, les grands dirigeants de nos grandes entreprises, les pigeons, voici que les artistes – à commencer par Gérard Depardieu –  et les sportifs de renommées internationales défraient aujourd’hui la chronique de l’exil fiscal. Mince alors !

Le pouvoir politique s’en donne à cœur joie. Il augmente le RSA, emploie encore un peu plus de fonctionnaires, « sauve » 600 emplois à Florange et dénonce ces exilés fiscaux qui veulent devenir « plus riches »…

En dépit des très nombreux articles sortis sur le sujet, des innombrables prises de parole des uns comme les autres, personne aujourd’hui n’a une quelconque idée des conséquences économiques et sociales de ce phénomène.

Dans la cacophonie actuelle, le silence des entreprises familiales est assourdissant. En temps normal déjà, ces géants  de l’agro-alimentaire, des transports, de la distribution, de l’industrie, du BTP et des services,…, se plaisent à cultiver une discrétion maladive. Ils fuient stylos, micros et caméras de la presse comme la peste et développent leur business dans l’ombre. Des géants nationaux pour certains, qui n’hésitent pas pour beaucoup  à conquérir le monde. Rappelons-nous  Sarkozy qui n’avait jamais entendu parler de Besnier ou Lactalis avant l’OPA sur l’italien Parmalat… Un comble pour un Président.

Dans leurs rares apparitions publiques, coincés entre leurs banquiers et avocats en costumes trois pièces hors de prix, ces hauts responsables sont régulièrement pris pour des chefs comptables… Pensez-donc, ils se déplacement en TGV, conduisent eux-mêmes leur vieille voiture et s’octroient des rémunérations ridiculement raisonnables, alors qu’ils sont assis sur des tas d’or, qui donneraient le tournis à la majorité des entreprises cotées. Et en plus, ils emploient au quotidien des centaines de milliers de personnes à travers toute la France.

L’argent importe peu pour ces gens là, même s’il y a toujours de rares et très médiatiques Crocodiles pour faire croire du contraire. Leur souci premier est de pouvoir transmettre un jour ce qu’ils ont eux-mêmes reçus. Et c’est bien là le problème. L’incertitude fiscale actuelle les trouble, les inquiète. Et déjà certains, toujours prudents, emboîtent le pas des Mulliez et organisent leur exil pour mettre à l’abri ce qu’ils ont de plus précieux : le capital de leur descendance.  En toute discrétion bien sûr.